- FRANCIS (S.)
- FRANCIS (S.)FRANCIS SAM (1923-1994)Après la «percée» abstraite de l’action painting , qui avait renouvelé l’art américain des années 1950, on voit apparaître de nombreuses tendances picturales, toutes, d’une manière ou d’une autre, influencées par l’art qui les avait précédées. Les peintres abstraits actifs vers 1950-1952, tout en conservant les acquis de Pollock ou de Willem De Kooning, modulent leurs œuvres en explorant toutes les possibilités de la couleur et de la composition.Parmi les peintres de cette génération, Sam Francis a été l’artiste le plus attiré par la composition ouverte et déliée. Ce créateur, mort à Santa Monica (Californie), s’inscrit dans la lignée de Willem De Kooning. Son œuvre a emprunté les voies de la pensée extrême-orientale, elle s’est aussi inspirée de la philosophie de Jung et de la poésie américaine. Sam Francis a pratiqué les techniques les plus diverses: peinture à l’huile, acrylique, lithographie, monotype sur papier, peinture murale, pièces murales en céramique, sculpture. Samuel Lewis Francis est né le 25 juin 1923 à San Mateo (Californie). Après des études de botanique et de médecine, il s’enrôle comme pilote dans l’U.S. Air Force. Blessé, il est contraint à une longue immobilité pendant laquelle il commence à peindre. De retour à Berkeley en 1948, il étudie l’histoire de l’art et la peinture. En 1950, il s’installe à Paris, rencontre les artistes américains de la capitale. C’est l’époque des White Paintings . Avec les Deep Series , les couleurs de ses toiles gagnent en intensité. Sans utiliser les bandes de couleurs pures qui caractérisent l’œuvre de Noland ou de Newman, Sam Francis, opposé en définitive aux rendus de la peinture gestuelle qui lui semble, par excès, étouffer la toile, choisit de laisser certaines parties du tableau «libres de respirer». Dans Rouge I (1953, coll. part.), l’artiste recouvre presque complètement la surface d’un réseau de formes rouges, libérées de toute contrainte figurative et situées sur un fond sombre. Les limites extérieures présentent des variantes importantes, car elles sont ou bien libres ou bien recouvertes de couleurs transparentes qui ne bloquent pas l’action des marges sur le champ interne. Dans Bleu sur un point (1958, coll. part.), Sam Francis laisse des zones informes de teintes bleues, éclatantes, flotter au centre d’une vaste surface non peinte de la toile. L’équilibre entre le vide et le plein, entre le neutre et le coloré semble être le vrai «sujet» de ses œuvres au cours des années 1950.En 1957, Sam Francis entreprend une série de longs voyages; il partage désormais son temps entre New York, Paris, T 拏ky 拏 et la côte ouest des États-Unis. Le peintre va, par la suite, élaborer des harmonies colorées qui rivalisent avec les zones libres de plus en plus importantes de la toile. Il sera alors le créateur d’une abstraction fondée sur les rapports subtils qui s’établissent entre les formes chromatiques — éclaboussures sur un réseau géométrique de larges bandes — et la surface vierge du support traditionnel (Sail Paintings , Mandala Paintings , Grid Paintings ).
Encyclopédie Universelle. 2012.